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This Is How It Goes
19 mai 2010

Instantanés

J'ai des tas de choses à dire (pas forcément intéressantes) donc ça va surement être un post bordélique.

Cette semaine marque non seulement la dernière semaine à l'Université (et donc semaine d'examen, accessoirement) mais aussi mes deux derniers concerts. Le sort aura voulu qu'ils aient lieu deux soirs de suite, et ce dans la même salle. Ne vous y trompez pas, je ne vais pas raconter ces deux concerts qui, de toute façon n'intéressent personne ou presque, mais c'est pour moi le point de départ du fil d'impressions consécutives que j'ai en ce moment. C'est un peu comme un album photo qui se remplit peu à peu, sauf qu'il contient des sons et des images et que le reste autour des ces moments particuliers va, je le sais, s'estomper peu à peu. Le temps fait son œuvre.

Ces impressions m'ont saisies depuis quelques temps (ou bien je n'en ai pris conscience qu'il n'y a que peu de temps) notamment dans la fosse pour August Burns Red, pour laquelle des images me resteront gravées à vie. Cependant, j'ai pas envie de remonter aussi loin dans le temps, alors je vais me concentrer sur cette dernière semaine, et ça sera suffisant.


La première c'est simple. En sortant de chez moi en direction du Muni pour aller vers la salle, en traversant la 19ème, je regarde sur la gauche, au départ pour pas me faire buter par les voitures, mais ensuite mon regard se pose plus loin, sur une colline toute pleine de petites maisons, le tout exposé au soleil et, je le sais sans le voir, face à l'océan. La vue n'est pas particulièrement belle, la Californie à bien mieux à offrir de ce point de vue, et je le sais. Mais c'est quand même à ce moment là que j'ai réalisé à quel point j'aime cet endroit. Je sais pas comment vraiment décrire ça, et je sais que le coeur ne fait que strictement office de pompe, mais il se passe un truc dans la poitrine à ce moment là, quelque chose de spécial qui n'arrive pas si souvent, et on sait que c'est un moment exceptionnel à ce moment là. Alors pourquoi ça, puisque cette vue n'est pas si belle? Tout simplement parce que je crois que j'ai le sentiment, pour le première fois depuis 3 ans, depuis que je suis partie de chez mes parents, d'être enfin chez moi. Parce que l'appartement à Paris, je sais que c'est l'endroit où je vis, et par définition, chez moi, mais je ne m'y sens pas chez moi. Tout comme je ne me sens plus chez moi quand je suis chez mes parents. Tout comme je ne me sens pas chez moi dans cet appartement, ici en Californie. Mais la vue de ces collines pleines de maisons, au dessus d'une route trop fréquentées et des rails du MUNI que je hais... CA, c'est chez moi. Je sais pas pourquoi. C'est le sentiment que j'ai eu, et que j'ai toujours. C'est quelque chose que je n'ai jamais éprouvé ailleurs depuis 3 ans. Se sentir chez soi. A deux semaines du départ...


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La seconde, c'était dans ce pit furieux pour Converge. Un concert parmi tant d'autres, c'est vrai. Sauf qu'il y a des moments où on a l'impression d'être Hiro Nakamura et qu'on arrête le temps. Ou alors c'est comme une persistance rétinienne bizarre, vous savez, quand on regarde une lumière brillante trop longtemps et qu'on la voit partout après, comme un calque qui se serait superposé à la vision. Et ben là c'est pareil, il y a des images, des moments qui restent gravés, et on sait pas pourquoi. Ce soir là c'était voir Jacob, monté sur cet ampli et accroché au poteau sur le côté de la scène, toisant la fosse agitée trois mètres sous lui. Et c'est le voir prendre son envol au dessus de cette fosse suintante, et c'est avoir le sentiment de partager quelque chose d'exceptionnel avec des gens que l'on ne connait même pas. Comme ça, pour un soir.


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La troisième impression rejoint un peu celle ci, sauf que c'est un peu différent. Pendant le rappel, The Saddest Day, je suis montée sur scène, passant en courant devant Nate et Jacob sans réflechir, et se jeter depuis la scène dans la fosse sans même regarder où l'on va atterrir. Voir le sol arriver vite, trop vite, et prendre conscience qu'en un éclair une existence, la mienne, peut se terminer, et accueillir à bras ouverts la décharge d'adrénaline qui s'en suit. Puis au dernier moment, se sentir retenue et relevée par des tas de mains anonymes, et voir des visages qu'on aura oublié la seconde suivante. Se laisser porter quelques secondes dans un air quasi frais avant de retourner dans la fournaise et échanger un hug et un HELL YEAH avec un mec que je ne connais absolument pas, et avec qui je n'ai pas échangé plus que ça. C'est une fois encore, le sentiment de partager quelque chose d'exceptionnel avec des gens que l'on ne connait pas. Sans barrières, sans non-dits, juste de l'honnêteté, des sourires et le plaisir commun d'être en vie, et d'être là à ce moment précis.


Converge


Une autre image, une autre impression fugace. Celle de voir Jacob trempé se sueur s'assoir sur le bord de la scène juste après la fin du show, et le voir prendre le temps d'échanger quelques mots avec chacun, en étant sincèrement à l'écoute de tous. Et ce moment, je n'en ai saisi l'importance que quand quelqu'un qui, après avoir sagement attendu son tour, vint lui parler directement à l'oreille tout en fermant les yeux. Malheureusement les mots ne suffisent pas à rendre l'intensité du moment. On sentait que la personne avait un truc entièrement personnel et très important pour lui à lui dire de la manière la plus privée possible. Et ça c'est aussi senti dans la façon qu'il a eu de prendre les deux mains tatouées du chanteur dans les siennes en répéter "Thank you, thank you", les yeux dans les yeux, tandis qu'il entendait sa réponse. La comparaison est peut être douteuse, mais on aurait dit quelqu'un qui venait confesser ses peurs et ses pêchers auprès d'un homme d'église, patient et dévoué. La musique après tout peut, peut être être vue comme une sorte de religion dont les artistes seraient les prêcheurs, ou des sortes d'icônes vivantes. Même si je savais à quel point la musique peut nous aider à passer au travers des diverses galères par expériences, voir ça exprimé de manière aussi forte sur le visage de quelqu'un d'autre est quelque chose que je n'oublierai pas.


Jacob_Bannon


La dernière dont je parlerai ici ce soir, c'était hier soir. En pleine galère au beau milieu de mon essai pour le lendemain, une petite fenêtre de chat Facebook s'ouvre et je vois Alex qui me dit de ne pas l'interrompre tant qu'il n'aura pas fini. Sur le coup je me marre un peu parce que la première chose qu'il me dit c'est en gros "ce qui va suivre n'est pas une déclaration, tout va bien dans mon couple". En suivra une explication du fait que certes, c'est bizarre qu'on s'entende si bien et qu'on soit potes alors qu'on s'est vu que... 2 fois si ma mémoire est bonne? Pour Green Day et Eths. Malgré ça il expliquera que je lui donne l'impression d'être quelqu'un de bien sur qui il peut compter. Il fini donc en disant que, pour ça et parce que d'après lui "il m'en doit une" pour Deftones, Eths et le faux plan de Lille (qui m'a fait acheter deux billets de TGV pour rien mwahaha =p) et ben il m'a tout simplement pris une place en Pelouse Or pour le concert de Muse le 12 Juin au Stade de France. Bon vous avez le contexte alors maintenant je vais expliquer ce que ça fait dans ces "instantanés".
Sur le moment ça m'a fait réaliser, et c'est con à dire mais c'est vrai, à quel point il y a des gens qui m'apprécient alors que l'on se connait, dans le sens commun du terme, quasiment pas. Ça m'a fait penser à toutes les fois où les gens rencontrés via internet m'ont accueillie, aidée, et tous les bons moments qu'on a pu passer ensemble. Grâce à ça, j'ai été à Lille, La Rochelle, Belfort, Crêpy en Valois, Cognac, Lyon, Boulogne (ouais je sais mais quand même ahah), j'ai passé une nuit dehors sous la pluie à Plaisir et je sais que ce n'est qu'une question de temps avant que j'atterrisse à Nantes. Sans parler de Mang sans qui je ne serais pas en Californie aujourd'hui.
Il y a des moments comme ça qui cristallisent tout ce qui a pu se passer et nous font tout revivre en deux secondes et qui nous font aussi prendre conscience de ce que l'on est aux yeux des autres.
J'arrive pas bien à m'expliquer, mais juste savoir qu'il y a des gens quelque part pour qui l'on compte et sur qui l'on peut compter, que ça soit pour des surprises absolument géniales comme celle ci, ou juste partager une bière, quelques mots, transporter un ampli d'un bout à l'autre de Paris, une épaule pour pleurer, un regard empli de joie échangé en plein concert... C'est rassurant, et ça fait du bien de réaliser ça pleinement de temps en temps.


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T'as vu Alex, j'ai réussi a ne pas glisser un seul MERCI! dans tout ce post! (Oups?... =D )
J'en crierai presque "vivement Juin". Presque...


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J'allais vous poster une vidéo de Wretched World pour bien finir, et puis je suis tombée sur une vidéo de mon stage dive donc voilà! Alors vous pouvez rire à partir de 6:10! Attention les oreilles pour les non initiés, Converge c'est un peu violent quand même.

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